Assembler des océans

Recherche collaborative et participative avec celles et ceux qui s'engagent pour la cause des océans

Compte-rendu Atelier Assembler des luttes

Le vendredi 20 octobre 2023, plusieurs acteurs.rices du projet de recherche Assembler des Océans se sont réunis pour une nouvelle rencontre intitulée « Assembler des luttes ». A cette occasion, la journée s’est déroulée en trois temps :

  • Un premier temps de la matinée au cours duquel Lucie Fortun, coordinatrice du projet, a présenté une proposition d’avancement du projet de recherche. Ce point d’étape fut l’occasion de se remémorer les questions de recherche posées lors de la formulation du projet en 2022 et de faire un bilan des réflexions émises à partir des outils produits et mobilisés, des échanges pendant les rencontres organisées et des retours des membres participant.es impliqué.es.
  • Un deuxième temps de la matinée a été consacré à un échange sur les collaborations avec la recherche, animé par deux membres de l’équipe scientifique du projet et chercheuses à l’IUEM, Alix Levain et Claire Macher. Cet échange fut l’occasion pour les participant.es de partager des expériences de collaboration, d’identifier les manques et les besoins, de relever les ressources dont les participant.es disposent et de s’interroger sur les manières d’interagir.
  • L’après-midi, une mise en discussion a été initiée par trois participant.es, Charly d’Arvik Océan, Charline de Sailing Hirondelle et Elodie de Surfrider, pour évoquer les besoins et les intérêts de produire et de diffuser de façon collective. Cette discussion s’est principalement tournée sur le devenir du projet Assembler des Océans afin de relever les envies de faire perdurer cet espace de rencontres et sur les manières de le mobiliser à l’avenir.

Cette rencontre a réuni douze personnes autour de la table et deux personnes en visioconférence, issues de cinq collectifs (Arvik Océan, Sailing Hirondelle, Surfrider, Astrolab Expedition, Le Bruit du Vent et le Syndicat des Récoltants Professionnels d’Algues de Rive de Bretagne) et trois laboratoires de recherche (Amure, LETG et Ladyss) : Lise, Charline, Charlotte, Elodie, Ingrid, André, Betty, Claire, Charly, Guénola, Alix, Joanne, Jildaz et Lucie.

Dans ce compte-rendu, je vous propose de partager le maximum d’informations qui ont émergé des échanges et de l’alimenter par des citations, des audios, des vidéos et des photos pour le rendre le plus vivant possible. Les photos et les vidéos ont été prises par Séverine Julien, chargée de communication au laboratoire AMURE, que je remercie vivement d’avoir participé à cette journée.

A la suite de cette présentation, un échange se déroule avec les participant.es dans la salle autour de l’outil « cartographie participative ».

Ce point est soulevé en premier par Ingrid, géographe au laboratoire LETG à l’IUEM et membre de l’équipe scientifique. Cet outil a été conçu pour produire de façon participative une cartographie narrative des initiatives dans le Finistère. En utilisant le logiciel Umap, les participant.es du projet peuvent ajouter elleux-mêmes de nouvelles vignettes, les situer sur la carte et intégrer des récits d’actions collectives ou individuelles. J’ai choisi ce logiciel car il est simple d’utilisation et surtout il permet de travailler à plusieurs dessus. Néanmoins, nous sommes tout.es d’accord pour reconnaître que le rendu n’est pas satisfaisant. Ingrid propose alors de reprendre les données collectées jusqu’à présent et de les intégrer dans un nouveau logiciel plus adapté. Elodie, bénévole à Surfrider, approuve l’idée car elle y voit la possibilité de diffuser cet outil au grand public, comme un annuaire visuel pour savoir « qui est où » et « qui fait quoi ». Elle explique que sur le terrain des personnes ont exprimé des difficultés à de se repérer parmi les associations du territoire et de choisir parmi la diversité des propositions. Cet outil pourrait éclaircir le paysage des actions collectives en lien avec l’océan.

Le reste de l’assemblée valide l’intérêt de consolider cet outil et de le diffuser plus largement. Les participant.es y voient l’occasion de prendre connaissance des liens entre les différent.es acteur.rices actif.ves sur le territoire, de les renforcer et d’en envisager de nouveaux. Cartographier les initiatives et les actions s’avéreraient aussi être un moyen de visualiser les périmètres d’intervention de chaque initiative, à la fois géographiquement et thématiquement. Pour Elodie, ces cartes constituent une base d’information très locale et permettraient de développer des relais sur le plan national. Claire soutient cette remarque en l’illustrant par l’image des racines d’un arbre et les possibilités de faire des liens très étendus, par exemple entre la mobilisation de Plogoff et les collectifs de Fukushima.

L’arbre aux actions de l’association Teractiva

Betty, chercheuse en droit à l’UBO et membre de l’équipe scientifique, soulève un point important sur le statut de ces données. En effet, l’outil Umap n’est pas adapté pour intégrer des données confidentielles car elles sont automatiquement diffusées publiquement. Cette absence de confidentialité, et de moyen de d’assurer la protection des données peut constituer un frein pour celleux qui souhaitent y participer, voire rendre irrecevable son utilisation selon le contexte des activités des associations présentes. Cet outil tel qu’il est pensé aujourd’hui ne peut donc pas être envisagé durablement dans le projet.

Alix et Charlotte proposent alors d’intégrer au futur logiciel proposé par Ingrid plusieurs niveaux d’information et surtout plusieurs niveaux d’accès :

  • Une partie regroupant la collecte de données précises et détaillées avec un accès limité aux membres du projet ;
  • Une partie à destination du grand public sous la forme d’une Storymap. Moins complète mais tout autant utile, cette partie implique d’intégrer un scénario avec une rétrospective pour faciliter la lecture et l’accès aux informations.

Cet outil suscite un réel intérêt de la part des participant.es et la réflexion commune qui en découle est particulièrement enthousiasmante. Les prochaines étapes de ce projet se construisent autour de (i) l’intégration des données dans un nouvel outil prenant en compte les deux parties, semi-ouvertes et ouvertes, (ii) la poursuite du recueil de données pour le compléter et (iii) la formulation d’un scénario pour la Storymap.

L’échange s’est clôturé par une pause-café avant de reprendre sur le deuxième temps de la matinée.

Tisser les collaborations avec le monde de la recherche

Alix introduit ce deuxième temps en relevant les porosités existantes entre le monde de la recherche et la société civile au sein même du projet Assembler des Océans : aussi bien du côté des chercheur.euses engagé.es dans des associations que des bénévoles travaillant dans le milieu universitaire. Elle relève ensuite l’existence de partenariats qui semblent plutôt évidents, plutôt installés pour certain.es d’entre nous et d’autres qui le sont moins. Elle lance alors une dynamique d’échange basée sur :

  • Un partage d’expérience   de collaboration : exprimer ses attentes et les limites perçues
  • Un éclairage sur les types de collaboration du point de vue du monde de la recherche : identification des ressources et de potentielles lignes de recherche
  1. Partage d’expériences collaboratives

Alix propose de donner la parole à André, représentant du Syndicat des Récoltants Professionnels d’Algues de Rive de Bretagne, dont l’expérience avec le monde de la recherche a débuté par un « besoin de travailler ensemble » dans l’idée d’obtenir « de l’aide des scientifiques pour prouver qu’il y a des choses à faire et d’autres choses à ne pas faire ». Je vous propose de l’écouter :

Elodie réagit à cette intervention en évoquant le souhait exprimé par des bénévoles de l’antenne Surfrider d’acquérir davantage de connaissances pour répondre à des questions posées par le public. Elle prend l’exemple des pollutions sur le littoral et relève un manque de connaissance de leur part sur les causes, les caractéristiques et sur leur dangerosité. Elodie explique que l’antenne souhaite renforcer la dimension prévention et information et pour cela, être capable de déterminer le type de pollution et ses risques afin de la dénoncer.

« C’est bien pour nous de connaître tout ce qui existe dans le secteur parce qu’au final on parle de protection des océans c’est aussi important de savoir qui est « acteur sur l’océan », et de savoir quel est son niveau d’impact et quelles sont ses démarches aussi. Nous on ne veut pas stigmatiser. Si on parle de la mer, on parle de tous les acteurs de la mer. Et ce n’est pas facile parfois, quand je parle de la pêche, les filets de pêche, les bouts de bouts, c’est ce qu’on retrouve très souvent mais on ne veut pas non plus stigmatiser car il y a des entreprises qui ne sont pas des multinationales ou autres, il y a des entreprises qui sont familiales, qui essaient de faire des choses mais qui n’ont pas forcément les moyens de le faire. Mais est-ce qu’on leur donne les moyens ? Est-ce qu’il y a des moyens technologiques pour ? C’est tellement complexe. Parfois en tant qu’association – je parle en tant que Surfrider –on est confronté : on ne veut pas stigmatiser mais on n’est pas assez connaisseur pour expliquer. Parfois, on peut être confronté à la peur, « attention ! je vais parler à des écolos » alors qu’on est en besoin d’information. (…) Essayer de comprendre ce qui se fait et comprendre pourquoi ça se fait comme ça ? »

Guénola, bénévole de l’association Arvik Océan, propose de partager à son tour son expérience. Elle explique que l’association a proposé dans le cadre de son expédition 2023, un travail de collecte de données autour de la pêche accidentelle. En se penchant sur ce sujet épineux, l’association a cherché à obtenir des informations de « tous les côtés », c’est-à-dire de toutes les parties-prenantes à la problématique, afin de les regrouper, les mettre en discussion et les transmettre plus largement. Dès le début de son initiative, l’association a cherché à prendre contact avec le monde de la recherche pour échanger, éventuellement collaborer en formulant des questions communes et enfin partager des connaissances. Guénola explique que l’association a rencontré toutes les peines du monde à mettre en œuvre leur démarche. Ils ont commencé par chercher à contact l’institut PELAGIS, sans succès. Finalement, après plusieurs semaines de tentatives échouées pour rentrer en contact avec des instituts ou des laboratoires de recherche, ils ont réussi à créer une collaboration avec des associations en Angleterre et en Islande au sein desquelles des scientifiques sont impliqués. Les membres de l’association s’interrogent alors sur les raisons de ces difficultés à créer des échanges avec le monde de la recherche en France et trouvent des éléments de réponse dans le rapport d’échelle : petites associations vs. grosses institutions scientifiques :

« C’est vrai que quand t’as des grosses institutions scientifiques en face, que toi t’es une toute petite association et que tu t’intéresses à un thématique, tu te heurtes à un mur : « toi t’es qui ? ». On n’ est pas très… on est tellement petit que c’est un peu insignifiant et même nous pour trouver des bons contacts, savoir qui travaille sur quoi, comment on peut contacter,  quel institut machin, quand t’es pas dans le milieu c’est super compliqué ! Et ça c’est un énorme frein à la collaboration, même pour avoir les informations pour pouvoir sensibiliser sur les sujets auxquels on s’intéresse ».

Guénola se demande si les échanges ne sont pas plus aisés lorsqu’il s’agit de collaborer avec de plus petits collectifs de recherche, qui ont besoin d’aide. Elle termine par expliquer que la prochaine étape de l’association sera de partir à la rencontre de pêcheur.euses en France pour discuter de ces sujets.

Betty et Claire proposent d’apporter quelques éléments de réponse sur le blocage ciblé par Guénola. Les deux chercheuses soulèvent le caractère « brûlant » de la question en France et remarquent que la démarche initiée par l’association s’est déroulée pendant la période « la plus chaude ». Les fortes tensions sur le littoral à ce moment-là, entre pêcheurs, ONG et monde politique, expliquent probablement le silence de certains instituts et laboratoires de recherche. Alix relève que ces moments de tension dans l’actualité sont également ceux où les intérêts citoyens se forment et ils constituent justement l’occasion de produire des échanges.

Elodie prend la parole pour expliquer qu’elle s’interroge sur la communauté de scientifique de Surfrider. Elle a connaissance de la présence de chercheur.euses au siège de l’ONG, mais elle exprime des difficultés à identifier qui la composent et surtout à savoir comment s’accaparer le discours émis par cette communauté en fonction des problématiques locales. Elle confirme que l’antenne de Brest est nourrie de contenus issus de scientifiques mais elle considère que c’est loin d’être assez pour les ressaisir sur le terrain.

Charline, présidente de l’association Sailing Hirondelle explique que l’association réalise des interviews pendant ces expéditions, à partir d’un protocole formulé par des chercheur.euses en Sciences Humaines et Sociales. Certaines interviews sont diffusées sous la forme de podcasts, mais la plupart constituent tout simplement une très importante base de données en dormance. Charline se demande alors si ces interviews ne pourraient pas faire l’objet d’une collaboration avec des chercheur.euses, bien que pour le moment elle n’ait pas défini clairement ce qu’elle souhaite demander ou proposer à partir cette base. Lise poursuit en relevant le fait que ce travail n’est pas considéré par le monde scientifique ou par le monde politique. Elle prend l’exemple d’une rencontre avec des pêcheurs à la voile en Cornouailles pendant l’expédition 2023 et considère que c’est une méthode qui mérite d’être reconnue et traitée comme une donnée scientifique :

« Moi quand j’entends « les données scientifiques » je me demande c’est quoi ? Je l’associe à des chiffres et moi les chiffres… je ne peux pas parler d’océan en termes de chiffres. Donc comment avec Sailing Hirondelle, avec toutes ces rencontres, ces témoignages qu’on a… ça aussi c’est de la science ! Et ce n’est pas considéré, même par les politiques ou part d’autres. Moi ça m’avait marqué, dans les Cornouailles, on a rencontré des pêcheurs qui racontaient comment est-ce qu’ils ont fait valoir, il y a plus de 50ans, le fait que pour pêcher dans la baie il faut être à la voile. On n’a pas le droit d’être au moteur pour pêcher. Donc l’écosystème là-bas est incroyable. Et en fait on rentre avec ça, à le dire, moi je transmets ce discours. Mais en termes de « données » je ne sais pas ce que ça vaut. Ce n’est pas des scientifiques que ‘jai rencontré, c’est des personnes, mais ça vaut autant que des scientifiques qui vont faire des analyses dans ces baies-là. Et pourtant c’est à eux qu’on va donner plus de poids. »

Pour Lise, il s’agit de connaissances de savoirs écologiques locaux recueillis, à l’échelle internationale, et qui se placent comme une condition de survie à cette communauté de pêcheurs en Cornouailles. Charline conclut en disant que cette base de « données » est la « richesse de notre association ».

2. Besoins de collaborations et ressources ?

Charlotte explique qu’Astrolab Expédition lance des programmes de Sciences Participatives co-construits avec des chercheur.euses, pour relever des mesures physiques et des observations spécifiques à certaines données. Ensuite, l’association met en relation des chercheur.euses et des plaisancier.ières pour mettre en place ces relevés. Aujourd’hui, l’association souhaite être reconnue comme partenaire et non plus comme prestataire, en collaborant plus étroitement avec des chercheur.euses, en répondant à des appels à projets de recherche par exemple.

Pour Sailing Hirondelle, les besoins de collaboration se formulent autour d’une volonté d’être davantage aiguillé dans la mise en place des expéditions de façon à rendre faire un lien plus étroit entre les destinations et les sujets/problématiques sur place et d’être appuyée sur l’usage des interviews réalisées. Ensuite Charline évoque des collaborations possibles dans des projets de recherche, notamment sur de la médiation « on a des choses à proposer, des services, des moyens ». Au nom de l’antenne Surfrider, Elodie identifie un besoin de créer des liens locaux avec le monde de la recherche pour répondre à des problématiques locales . Ce travail de collecte d’informations permet de rendre crédible le discours de l’association.

A ce propos, Claire intervient en rappelant que des études en cours ne sont pas toujours diffusables. Certains travaux sont soumis à des accords qui ne permettent pas toujours aux chercheur.euses de diffuser leur travail au fur et à mesure de leur avancée. Dans le cas où des diffusions des données seraient envisagées dans le cadre du projet Assoc, il s’agira de constituer un contrat, une charte, un embargo. Elle poursuit en expliquant que cette démarche implique les associations qui doivent alors se structurer, et pour cela, clarifier leur fonctionnement et leurs besoins pour définir sur quoi est-ce l’on se rejoint.

Charly valide ce point et confirme le besoin de leur association d’adapter le protocole en fonction des besoins de la recherche. L’association est un moyen de se rendre actif et est prête à se plier aux contraintes de la recherche. Pour Elodie, le fait de savoir qu’une étude scientifique est en cours peut suffire. Pour elle, il est essentiel d’être au courant que des chercheur.euses se penchent sur le sujet localement, lorsqu’il y a une mise à l’agenda.

Pour poursuivre dans cette direction, Ingrid évoque l’Ecole Universitaire « Mer et Journalisme » qui a eu lieu en 2022 à l’IUEM dans l’objectif de répondre aux besoins en formation exprimés par des journalistes sur les sciences et technologies marines. Ingrid fait référence à cette école pour soumettre une proposition de dynamique « Mer et association » de façon à faire remonter des demandes de terrain et à mobiliser des chercheur.euses pour y répondre.

L’ensemble des participant.es autour de la table est partant pour revenir vers la Fondation de France dans le cadre d’un projet de plus grande ampleur. A la suite de ce deuxième temps d’échange, le programme enchaîne avec une pause déjeuner de 1h30.

Après un repas à la cantine de l’auberge de jeunesse, les participant.es retournent dans la salle pour le troisième temps d’échange de la journée, animé par quatre participant.es au projet, visant à réfléchir autour de deux questions :

  • Avez-vous des besoins de collaboration avec d’autres associations/avec la recherche ?
  • Sur quels éléments en priorité souhaiteriez-vous travailler ?

Pour rendre la discussion collaborative, les quatre participant.es ont travaillé en amont sur la formulation de questions et sur les méthodes d’échange. Pour commencer, Elodie a formulé une présentation de la mise en œuvre de cette réflexion.

Puis pour lancer la discussion, Charly et Charline ont proposé aux participant.es d’inscrire sur des post-its leur « collaboration idéale » et de venir les placer sur le tableau. Les participant.es se sont révélé.es particulièrement inspiré.es et sont rapidement venus poser plusieurs post-its. Pendant ce temps, Charly et Charline ont tenté de regrouper les idées, de catégoriser les besoins et les intérêts. Bien que l’exercice ne fût pas aisé, au bout d’une dizaine de minutes, Charly et Charline ont présenté une lecture de ces regroupements et ont proposé une priorisation des perspectives de la manière suivante :

  • Actions collectives/actions sous la forme d’une plateforme d’échange
  • Etat d’esprit (une charte)
  • Questions à soulever

Ces perspectives très larges ont eu raison de la poursuite de l’échange et le groupe s’est senti quelque peu désemparé ou plutôt submergé par l’ampleur du tournant. Alix a proposé alors de se pencher sur une lecture plus restreinte des objectifs du jour en re-situant l’espace même constitué par le projet Assembler des océans : celui d’un espace de réflexion et d’appui à l’action plutôt qu’un espace d’action opérationnel. Le format permet à des personnes y participant de mettre en œuvre des actions mais ce n’est pas l’usage même du collectif. Ainsi, au lieu de réfléchir à l’idée de se constituer en tant que collectif inter-associations, de se fédérer autour d’objectifs communs, Alix propose de réfléchir aux besoins et aux envies des membres de continuer à collaborer ensemble sur du plus long terme, et surtout de savoir comment, sur quels aspects. Pour cela, nous décidons de mener un travail de préfiguration en conservant une entrée par les actions à mener pour le groupe Assoc dans sa forme actuelle (poursuites, pistes, élargissement etc.) et les actions à mener plus largement pour produire et diffuser collectivement en fonction des agendas des un.es et des autres.

Pour cela, nous avons passé un moment à identifier les besoins et des lignes directrices :

1. Pour le groupe Assoc dans l’idée de définir quelles orientations et quelles ouvertures pour la suite du projet et de créer une nouvelle feuille de route :

  • Conserver la dimension « partage de connaissances » : continuer à construire de l’interconnaissance et à la faire connaître pour créer de la ressource remobilisable par celleux qui veulent s’en saisir pour produire du plaidoyer.
  • Ouverture et élargissement du groupe : sur le moment, la tendance générale s’oriente vers la volonté d’intégrer de nouveaux collectifs, associations voire d’autres structures de type collectivité de manière à sortir du bilatéralisme du projet tel qu’il pensait actuellement recherche – petites ONGs.
  • Développer le volet formation :
    • Il existe plusieurs formes de coopération qui passent par la formation et qui permettent de faire des liens entre associations et étudiant.es. Ce moyen de créer des coopérations entre la recherche et l’association peut prendre la forme de stages, d’ateliers, de rencontres ou d’interventions
    • Créer des formations communes entre associations ou répondre à des demandes de formation à plusieurs : campus d’été, journée d’étude.
    • Besoins de formation sur les outils de gestion associative
  • Favoriser et renouveler les moments de rencontre entre associations et entre associations et la recherche :
    • Poursuivre les moments de rencontres annuellement sous la forme de forum ;
    • Créer des rencontres sur des thématiques qui peuvent permettre d’avoir des retours ou des conseils sur le déploiement de modes d’action ou des partages de connaissances sur des sujets plus restreints et techniques (qualité de l’eau, les ressources halieutiques, sur les réseaux à différentes échelles etc.)
    • Connecter des personnes entre elles au-delà du monde association : Surfrider prend l’exemple d’une collaboration avec l’association Bluetopia pour diffuser leur film chez des restaurateur.rices développant une attention particulière à la source de ses produits.
  • Créer un catalogue de ce que les associations ont à proposer – comme par exemple des capacités d’embarquement, des ressources multimédias, des données issues de ramassage de déchets etc. – permettant à des chercheur.euses de prendre connaissance des données et outils disponibles sur le terrain. Cette méthode permettrait d’inclure davantage les associations au début de la construction d’un projet de recherche : le but est de rendre visible et accessible ce qu’il est fait et ce qui est possible de faire pour monter un projet commun.

2. Pour les associations de protection de l’environnement plus largement :

  • Réaliser l’outil cartographique : fixer/clarifier et créer des fiches identité.

Cette journée s’est terminée par un échange d’une dizaine de minutes sur les suites du projet Assoc. Les participant.es souhaitent se réunir à nouveau au printemps dans l’objectif de formuler ensemble une nouvelle demande de financement auprès de la Fondation de France, à partir des différents éléments évoqués pendant l’après-midi. Dans les semaines à venir, en complément de ce compte-rendu, une vidéo de présentation du projet sera tournée et un nouveau logiciel cartographique sera intégré sur le site internet.

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